La polygamie
Les jugements d’Allah (سبحانه وتعالى) reposent tous sur des intérêts, des bénéfices et des sagesses, les connait celui qui les connaît et les ignore celui qui les ignore. Et on ne peut faire preuve de prudence à l’égard de la religion, ni rechercher le chemin du salut par lequel le serviteur s’affranchit de sa responsabilité, si ce n’est par la soumission à l’ordre d’Allah en le mettant en pratique, la soumission à son interdiction en s’en écartant et la soumission à sa révélation en y croyant ; et ce, que la sagesse soit apparente ou non. Si elle apparait à travers un texte ou l’unanimité, alors il la prend et c’est un bien, lumière sur lumière. Et si elle n’apparait pas, tu n’es alors pas chargé de connaître cette sagesse. Tu n’es enjoint qu’à te soumettre au jugement, voila ce qu’est la parfaite servitude.
Et voici quelques exemples : l’aversion pour ce qu’Allah a révélé n’est pas restreinte aux obligations, mais elle englobe plutôt toute la législation d’Allah (عز وجل). Comme nous l’avons dit précédemment, le musulman est enjoint d’aimer ces lois religieuses et ces rites, tout comme il est enjoint à les mettre en pratique. Et nous avons mentionné que l’ordre est absous pour l’homme tant qu’il n’en est pas capable. Quant à l’interdiction, il est obligatoire de s’en écarter.
Et [on trouve] parmi ce qu’Allah (سبحانه وتعالى) a légiféré : la polygamie dans le mariage, Allah en a même fait la base et se suffire d’une seule est une permission : Allah (تعالى) a dit :
فَانكِحُواْ مَا طَابَ لَكُم مِّنَ النِّسَاء مَثْنَى وَثُلاَثَ وَرُبَاعَ فَإِنْ خِفْتُمْ أَلاَّ تَعْدِلُواْ فَوَاحِدَةً
« Il est permis d’épouser deux, trois ou quatre, parmi les femmes qui vous plaisent, mais, si vous craignez de ne pas être justes avec celles-ci, alors une seule » [an-nissa, 3].
Ceci est un texte explicite. Et Allah nous a certes accordé la faveur d’avoir pu mentionner des sagesses de la polygamie dans notre explication du livre : « at-tafsir min sahih il-Boukhari » [1] lors de l’exégèse de la sourate an-nissa. Celui qui le désire peut donc y retourner. Et ici, je souhaite m’arrêter sur deux points avec les femmes musulmanes :
Le premier est que si la femme éprouve de l’aversion pour ce rite et répugne qu’il fut ordonné, elle a alors commis une des branches de la mécréance. Elle doit donc se repentir et se désavouer de cela car c’est de l’apostasie. Mais si elle répugne que son mari épouse une autre femme car la présence de cette dernière va lui causer du tord et lui faire perdre une partie de ce qu’elle obtenait de son mari lorsqu’elle était [sa] seule [épouse], alors ceci est quelque chose d’inné, c’est de la jalousie. Cependant, c’est un défaut et elle est blâmée et abhorrée pour cela. Et elle commet de la perversité si elle lui cause du tord en s’en prenant à lui, ou à ses biens en les gaspillant et les dilapidant, ou à ses enfants en les courrouçant contre lui, ou encore en demandant l’aide de sa famille ou de la sienne pour avoir le dessus sur lui. Ceci est de la perversité, il est obligatoire pour elle de se repentir à Allah (عز وجل).
Et je rappelle à nos filles une chose qui échappe, je pense, à la plupart d’entre elles : il est rapporté authentiquement du Prophète (ﷺ) que ses femmes, qu’Allah les agrée – c’est-à-dire ses épouses qui sont vos mères, ô vous les musulmanes – se réunissaient chez celle dont c’était la nuit pour discuter ensemble le soir. Ensuite, chacune d’entre elles retournait chez elle et il (ﷺ) restait seul en compagnie de celle dont c’était la nuit.
D’après cet énoncé, vous comprendrez que quiconque s’oppose à la polygamie par des expressions méprisantes de sa légitimité – alors que cela fait partie des lois d’Allah claires et sans équivoque – comme le font certains écrivains – cultivés mais dépourvus de science se rapportant à la législation d’Allah et la compréhension de la religion d’Allah hormis une minorité – qualifiant la polygamie d’idéologie qu’il faut combattre et dénoncer par des écrits et ainsi de suite, tout comme ce qui est étayé par certains moyens tendancieux pour présenter cette législation sous l’apparence de l’injustice et l’iniquité. Il est donc obligatoire, ô musulmans et musulmanes, de faire la distinction entre deux choses sur cette question :
La première est qu’il est obligatoire de croire que cela fait partie des lois d’Allah et de ses règles claires et sans équivoque. Il est donc obligatoire de se soumettre à sa légitimité et de l’agréer.
La deuxième est que le fait qu’un homme ne désire pas la polygamie parce qu’il sait qu’il est incapable de faire preuve d’équité, alors ceci est une chose sur laquelle il est libre.
Et il y a une troisième chose : c’est qu’il n’est pas permis de prendre en considération certains époux injustes pour mettre ça sur le compte de la polygamie en elle-même. Si cela est la conviction de l’un d’entre vous, il s’est alors certes trompé et a accusé Allah (عز وجل), ainsi que Sa législation et Son Prophète (ﷺ) d’injustice, d’imperfection et d’iniquité, et ceci est une des branches de la mécréance.
Effectivement, la mise en pratique de ce rite est mal accomplie par de nombreux époux, et ils sont indénombrables. Cependant, cela est du à plusieurs raisons : soit l’ignorance, soit la prédominance, il a un penchant pour un côté ou pour l’autre. Et cette question – c’est-à-dire celle de l’équité entre les épouses – est certes développée dans les livres de jurisprudence, on se contentera donc de ce qui y est mentionné sans le répéter ici.
Ô vous les musulmans, l’objectif est que le musulman [sache qu’il] est obligatoire pour lui de croire que l’on compte parmi les fondements de sa religion, l’amour de tout ce qu’Allah (سبحانه وتعالى) a légiféré pour l’homme, qu’il s’agisse d’une obligation ou d’un acte surérogatoire. Même s’il répugne la prière d’at-tarawih, qu’il répugne sa législation, ou qu’il répugne les deux unités de prière de la matinée (ad-douha), ou qu’il répugne le jeûne du lundi et du jeudi, il tombe alors dans l’une des branches de la mécréance.
C’est cela qui va lui permettre de préserver sa religion, de s’affranchir de sa responsabilité, d’être asservi à Allah et à Son Messager et de répondre parfaitement [à l’appel] d’Allah et Son Messager (ﷺ). Puis l’acte peut être obligatoire ou bien recommandé et il se peut que s’interpose entre lui et l’obligation un obstacle qui l’empêchera d’accomplir toutes les obligations, il sera donc affranchi comme Allah (عز وجل) a dit :
لَا يُكَلِّفُ اللَّـهُ نَفْسًا إِلَّا وُسْعَهَا
« Allah n’impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité. » [al-baqarah, 286].
Et Il (تعالى) a dit :
فَاتَّقُوا اللَّـهَ مَا اسْتَطَعْتُمْ
« Craignez donc Allah autant que vous pouvez. » [at-taghaboun, 16].
Et le Prophète (ﷺ) a dit : « Et quand je vous ordonne quelque chose, accomplissez-le autant que vous pouvez. ».
[1] NDT : Le titre original du livre est : « إمداد القاري بشرح كتاب التفسير من صحيح البخاري »
> Extrait du troisième cours de l’explication des annulatifs de l’Islam.
> Lien en arabe : miraath.net/article/7145
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