Exposé détaillé sur le renvoi de ce qui est ambigüe à ce qui est explicite
Question :
Qu’Allah soit bienfaisant envers vous et vous bénisse notre cheikh. Ceci est la dix-neuvième question et sa provenance n’est pas mentionnée. Le questionneur dit : nous souhaitons un exposé détaillé de votre part sur la question du renvoi de ce qui est ambigu à ce qui est explicite. Cette question est-elle sujette à divergence ? Qu’Allah vous bénisse et Allah sait que je vous aime certes pour Allah.
Réponse :
Avant tout, je dis : Qu’Il t’aime Celui pour Qui tu nous as aimés. Ach-Chawkani, qu’Allah lui fasse miséricorde, a rapporté l’unanimité des musulmans sur le fait que le renvoi de ce qui est ambigüe à ce qui est explicite ne concerne que les paroles du Prophète (ﷺ), et je pense qu’il vise également l’ensemble des textes. Or, ces jours-ci, un élargissement de la portée de cette question s’est répandu, ils y ont ainsi inclus ce qui n’en fait pas partie et ceci abouti parfois à atténuer [la gravité] des innovations et des choses nouvellement inventées [en religion]. Par exemple, concernant celui qui véhicule une innovation, on dit que l’on renvoie ce qui est ambigüe à ce qui est explicite. Or, ceci n’est pas correct, car l’erreur est une erreur, même si elle provient d’un adepte de la Sunna. En effet, les gens de la Sunna et du groupe – qui sont les salafis, les gens du athar et les gens du hadith – évaluent ce qui leur est présenté comme paroles et actes des gens sur deux balances. Et ces deux balances sont les textes [du Coran et de la Sunna] et l’unanimité. Ainsi, ce qui contredit [1] un texte ou l’unanimité est rejeté à celui qui en est l’auteur, même si c’est un imam parmi les imams auprès des gens de la Sunna.
Et afin d’exposer encore plus ce point, je dis qu’après étude des propos des imams et des savants [sur cette question], il apparait qu’elle ne sort pas des situations suivantes :
La première est que cette erreur provienne d’un savant sunnite. La position à son égard est que l’on rejette son erreur et ne donne pas suite à ce faux-pas, tout en maintenant sa dignité et préservant son honneur. Et Nous visons par le rejet [de son erreur] la réfutation scientifique et probe basée sur les preuves du Livre et de la Sunna conformément à la compréhension des pieux prédécesseurs.
La deuxième est que le savant ait plusieurs paroles sur la question. Dans ce cas, on regarde laquelle est la plus conforme aux preuves, c’est alors elle qui prévaut et le reste est délaissé.
La troisième est que le savant ait deux ou trois paroles, certaines sont authentiquement rapportées de lui et d’autres sont faibles, leur relation d’après lui n’est pas authentique. Par conséquent, ce qui est authentiquement rapporté de lui sur la question est accepté, alors que le reste est rejeté. Et ceci est courant, il arrive que les compagnons de certains imams se trompent dans la transmission de leurs paroles.
La quatrième est que le savant résume une question, et la développe à une autre occasion. Dans ce cas, on renvoie ce discours au second, et on dit qu’il l’a résumé ici et l’a développé ailleurs. Et j’ai trouvé cela de la part du cheikh de l’Islam Ibn Taymiyya, qu’Allah lui fasse miséricorde, à de nombreuses reprises. Il dit : « Et nous avons certes développé cette question au cours d’une autre occasion. ». De même que nous avons trouvé ce genre de propos de la part d’un grand nombre de gens de science.
Voilà ce que je remémore maintenant sur cette question. A partir de cet exposé, il apparait que le renvoi des ce qui est ambigüe à ce qui est détaillé concerne les textes du Livre et de la Sunna. Quant aux paroles des hommes, considérer cela de manière absolue est une erreur.
[1] Le cheikh – qu’Allah le préserve – a utilisé le verbe (wâfaqa – وافق) signifiant : être en accord. Or, il apparait qu’il visait plutôt le verbe (khâlafa – خالف) qui, quant à lui, signifie : contredire, s’opposer à. Et Allah est plus Savant. [NDT]
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